Paracelse : Biographie
La naissance de Paracelse
Paracelse est un homme né il y’a plus de 500 ans qui aura laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de la médecine et de l’alchimie. De son nom de naissance Théophraste Bombastvon Hohenheim, Paracelse est né en 1493 en Suisse, plus précisément à Einsieden. Il nait dans un contexte politique qui marque parallèlement la renaissance de l’Italie. Né d’un parent médecin et d’une mère qui décède dès son plus jeune âge. Cette absence de sa mère sera un vide qu’il ne réussira malheureusement jamais à combler tout au long de sa vie. Il affirme d’ailleurs : « Qu’un enfant n’a ni besoin de planète, ni de constellations, car sa mère est sa planète, ses constellations ».
Ayant donc été élevé par son père, il développera à ses côtés un sens d’observation et une curiosité accrue pour tout ce qui tourne autour de la nature. C’est ainsi qu’il approchera de près des herbalistes pour comprendre quelles sont les vertus médicinales qu’offrent les plantes. Ainsi que ce soit la phytothérapie, la lithothérapie, etc. Paracelse n’hésite pas à assouvir son désir de connaissance. Il va donc au contact de la nature asseoir son désir profond de connaissance tant dans le domaine de la physique que de la médecine.
Les influences qui auront marqué son adolescence
À 9 ans, il déménage avec son père pour se rendre en Autriche, où ce dernier est professeur. À ces heures perdues, son père dispose au sein de sa maison une cave dans laquelle, il effectue ses recherches. Émasculé par un militaire dans sa jeunesse, cette fragilité dû à cette disgrâce physique, explique son séjour auprès d’une école dirigée par « Les pères de l’Église ». Il entre dans son adolescence avec une passion accrue pour la connaissance, c’est cette soif qui poussera ses instructeurs à l’instruire sur les préceptes bibliques.
Cette base à laquelle il sera attaché tout au long de son existence, lui permettra de mieux s’intéresser aux disciplines telles que la physique, la philosophie. C’est donc un jeune homme qui sera quotidiennement entouré d’une connaissance pratique des sciences de par les influences de son père, mais également une connaissance abstraite sous-tendue par les courants de pensée bibliques, et philosophiques, sans oublier son goût prononcé pour la phytothérapie, et la lithothérapie. Grâce au contact des ouvriers dans les mines en Carinthie, il pourra assister à l’extraction et à la transformation des pierres, des métaux, etc.
De la liquéfaction du fer, de l’or… ces moments marquent son entrée en contact avec l’alchimie. Si pour certains, il voyait dans la transformation des métaux tels que le fer et l’or une fin esthétique, pour Paracelse, il s’agissait d’éléments divins qui devaient servir à la guérison des malades. Son inaltérable recherche de complémentarité entre le visible et l’invisible était l’une de ses motivations premières.
Il pensait d’ailleurs que les alchimistes qui s’arrêtaient à l’étape de la transformation des métaux manquaient clairement de discernement. Pour lui, il existait un lien indéfectible entre les étoiles, l’univers, l’homme et la nature. Aussi,à chaque problème, il existait nécessairement une solution.
La fin de son parcours secondaire
En 1511, Paracelse sera reçu comme bachelier de médecine, et en 1516 jusqu’en 1524 il devient Chirurgien militaire. D’Autriche, en passant par l’Allemagne et enfin l’Italie où il étudie la médecine, il est enrôlé autant dans l’alchimie, l’astrologie, que les principes bibliques. Il décidera délibérément de ne pas continuer ses études supérieures, jugées sans intérêt selon lui.
Il estime que ses instructeurs sont des marionnettes du système qui se limitent à une connaissance livresque, voire abstraite des réalités qui nous entourent. Il pousse la critique jusqu’à les traiter de « parfaits idiots » qui ne poussent pas la curiosité jusqu’à observer les détails, la profondeur de la connaissance. C’est fort de cette détermination, qu’il va jusqu’à changer son nom et le latiniser : De celui de Théophraste Bombastvon Hohenheimau nom que nous lui connaissons tous aujourd’hui Paracelse.
Ses premiers pas avec l’occultisme
Il s’initie par le biais d’un prieur bénédictin spécialisé dans la Kabbale et la tradition ésotérique du judaïsme, à la magie et à l’occultisme. Il s’intéresse d’ailleurs à l’Hermétisme, qui est la religion inspirée et révélée par le Dieu Hermès, et pour cause les sciences comme l’astrologie et l’alchimie sont au cœur de ses convictions.
La théorie gnostique aura donc tôt fait de conforter Paracelse dans cette conviction qui est la sienne, selon laquelle tout est lié, elle va plus loin en ceci qu’elle prône une élévation de l’esprit une évolution métaphysique de l’homme en élevant son âme à des influences supérieures.
Il faut avouer que penser ainsi à cette époque était totalement considéré comme un blasphème, devant tout ce qui était religieux, quand l’on sait que pendant cette période, une véritable chasse aux sorcières était organisée afin de brûler au bûcher toute personne soupçonnée de pratiquer de la magie.
La pierre philosophale : Une véritable obsession
En 1527, l’Europe connait une révolution de pensées nouvelles impulsée par des courants intellectuels qui laissent la place à la science et au savoir. À la suite d’un scandale né d’une de ses leçons inaugurales à Bâle, il est obligé de quitter la ville pour s’installer à Colmar. De là il décide de se lancer dans de multiples voyages dans le but de rencontrer de grands esprits qui partagent sa vision du monde.
Il rencontrera d’illustres personnages, mais aussi, et surtout approfondira ses connaissances de la lithothérapie, il pratiquera ainsi de nombreuses expériences en laboratoire, avec une quête vers la recherche de « La pierre philosophale ». Cette fameuse pierre qui est la réponse à toutes les maladies, pour ce faire il s’essaiera à tous les métaux : Le plomb, le zinc, l’acide sulfurique, l’or, le fer, l’antimoine, etc.
À cette quête s’ajoutera un grand intérêt pour l’astrologie, la magie, disciplines qui d’ailleurs à l’époque n’était pas dissociée comme c’est le cas aujourd’hui de la science. En effet si aujourd’hui la magie fait partie des sciences occultes, au temps et à l’époque de Paracelse, il s’agit tout simplement d’une science de l’invisible.
C’est cette passion, pour la connaissance qui explique d’ailleurs ses multiples déplacements de pays en pays pendant lesquels il se consacre à l’étude des maladies. Italie, France, Espagne, Allemagne, Portugal, Angleterre. Pendant cette période,il mettra à profit sa connaissance des sciences, des plantes et des métaux pour soigner de nombreux malades, on lui prête même des pouvoirs de soigner par apposition des mains aux malades ce qui lui aura valu des représailles, car accusé de posséder des pouvoirs diaboliques.
Toutefois, en termes de résultats il se dit que Paracelse soignait effectivement les malades, le seul hic, c’est qu’en altruiste, il le faisait gratuitement, causant ainsi un manque à gagner aux médecins de l’époque.
Cependant pour expliquer ces guérisons, on lui aura prêté une appartenance à des sociétés secrètes, sinon comment expliquer ces guérisons que d’autres médecins ne réussissaient pas à opérer auprès de leurs patients ?
À ce stade, difficile de clairement prouver les allégations de ses opposants, il n’y aura eu aucune preuve directe à cette époque de l’existence de son lien avec des cercles ésotériques. De toutes les façons quoiqu’il en soit, tout au long de son existence, il n’aura cessé d’améliorer ses connaissances dans le but de pouvoir apporter la guérison aux malades.
Une soif de connaissance constante
C’est ainsi d’ailleurs qu’il aura parcouru des champs de bataille afin d’être confronté à tous les types de maladies possibles, les étudier l’objectif étant d’apporter une solution médicinale à celles-ci. Il n’hésitera pas à aller à la rencontre de toutes les médecines existantes de l’époque, guérisseurs, sages-femmes, bohémiens, pour recueillir toutes les connaissances possibles et les mettre à profit dans sa quête. Il est grâce à sa notoriété amené à soigner de grandes personnalités de l’époque telles que : François 1er, l’empereur Charles Quint, Johannes Froben, etc.
Grâce à une guérison inespérée opérée sur la personne de Johannes Froben, Paracelse obtient en 1527 le poste de Médecin principal à Bâle. Il s’oppose ainsi aux croyances qui sous-tendent la médecine traditionnelle : Celles selon lesquelles, les maladies sont la résultante d’un déséquilibre entre les humeurs. Il incite ainsi les chercheurs à trouver les causes des maladies dans des origines externes à l’être humain. Il faut dire que ses convictions sont une combinaison parfois confuse de pensées liées à l’astrologie, l’alchimie, la médecine, la philosophie, la phytothérapie, la lithothérapie, sans oublier les courants religieux et les sciences occultes.
En s’intéressant aux maladies mentales, il développera la notion de la conscience et de l’inconscience, rejetant ainsi ce qui pour le moins connaissant le personnage est curieux, toute origine diabolique. Grâce à son analyse critique et son sens poussé de l’observation, il mettra en avant le fait que l’enferment des personnes sujettes à des maladies mentales n’est pas toujours la solution, car les folies ne peuvent pas toujours avoir la même origine.
Pour Paracelse, tout être vivant est mû par une énergie vitale, et ainsi en cas de déséquilibre, des maladies peuvent très bien manifester cet état de fait. Il préconise ainsi la protection de ces personnes qui selon lui ne sont sous aucune emprise diabolique. Il faut noter qu’à cette époque le bûcher ou la torture étaient des solutions courantes. Il faudra attendre des années plus tard pour que ses théories du moins certaines soient reprises par Freud, ou encore en homéopathie.
Paracelse adepte des sciences occultes ?
À la question de savoir si finalement Paracelse était un praticien des sciences occultes, on répond sans détour par l’affirmative. Sa quête effrénée de la pierre philosophale, celle qui guérirait toutes les maladies aura été au centre de toutes ses initiations. Quand d’autres pourraient trouver dans leurs quêtes des raisons égoïstes et personnelles, pour Paracelse, il s’agissait de trouver des solutions aux problèmes de l’humanité. C’était un fervent adepte de la notion d’harmonie de soi avec la nature. Par conséquent selon Paracelse, il était possible de muter vers une version plus évoluée de soi.
La magie donc qu’il pratiquait avait pour but de développer son intuition. Pour Paracelse, le monde spirituel était un monde d’infinies possibilités contrairement au monde physique qu’il considérait comme étant limité. Comme plusieurs religieux, il était persuadé que le spirituel était de loin supérieur au naturel. Partant de ce principe, l’existence d’entités spirituelles qui entourent le monde matériel n’était qu’une suite logique de ses réflexions et croyances.
Ainsi il était possible en développant l’éveil spirituel de pouvoir entrer en contact avec ces entités spirituelles. Il leur accordait une très grande importance, car pour lui, elles pouvaient être la force impulsive de nos bonnes ou mauvaises actions, et même être responsables de certaines pathologies. Il était certain qu’il était possible d’entrer en communion avec le monde des esprits et plus particulièrement l’esprit des âmes disparues, théorie reprise plus tard par Alan Kardec. C’est dans cette même lancée qu’il croyait à l’envoutement et proposait des moyens de s’en protéger.
Son apport en matière de science
Passionné d’alchimie, Paracelse est arrivé à la conclusion que l’apparition des maladies est le fait d’une altération de composé chimique faisant partie de l’organisme humain. Ainsi il était convaincu que pour venir à bout des maladies, en dehors de sa quête vers la découverte de la pierre philosophale, il était nécessaire d’apporter des solutions chimiques. Il est le précurseur de l’usage des composés chimiques tels que : l’opium, le mercure, l’arsenic, le souffre, l’antimoine.
À côté de ses travaux et découvertes on compte également au rang des pratiques médicinales encore utilisées de nos jours : La chimiothérapie, l’homéopathie sans oublier la lithothérapie. Au rang de ses découvertes scientifiques sur le plan médicinal : La silicose, la tuberculose et l’origine congénitale de la syphilis. Il est également le précurseur des traitements de certaines pathologies par le biais des cures thermales pour lesquelles il élabore les fondements de base sur le plan scientifique.
Des apports en médecine au travers de la passion de Paracelse pour l’alchimie, il y en a encore plein les tiroirs. On retiendra du personnage indépendamment de ses théories qui auront tout de même révolutionné la médecine, même si on reconnait un certain flou à certaines, le mérite d’avoir été d’un apport remarquable dans l’étude des avantages que produisent les composés chimiques tels que les métaux. Son caractère bien trempé, ses prises de position lui auront valu le manque de reconnaissance de ses paires. Il meurt le 24 septembre 1541.