Biographie : Louis Pasteur
Louis Pasteur, né à Dole (Jura) le 27 décembre 1822 et mort à Marnes-la-Coquette (Hauts-de-Seine, à cette époque en Seine-et-Oise) le 28 septembre 1895, est un scientifique français, chimiste et physicien de formation, il se marie le 29 mai 1849 avec Marie Laurent. Pionnier de la microbiologie, il connut, de son vivant, une grande notoriété pour avoir mis au point un vaccin contre la rage. Il s’est aussi penché sur la fermentation, les maladies infectieuses et la conservation des aliments (pasteurisation).
De la fermentation à la pasteurisation
Dans le cadre de ses nouvelles fonctions, il entame des recherches sur le processus de fermentation et fait une découverte de grande ampleur : il prouve que les levures sont des microorganismes responsables du phénomène. Il montre également que l’acidité du vin est causée par certaines bactéries. En 1857, le poste d’administrateur de l’École normale supérieure lui est proposé. Sans hésiter, il quitte Lille pour Paris. Passionné et déterminé, il pousse encore plus loin ses recherches. Celles-ci l’amènent à la conclusion que la théorie de génération spontanée ne peut s’appliquer au phénomène de fermentation.
Louis Pasteur pense en effet que les microorganismes qui en sont la cause possèdent une origine concrète et ne naissent donc pas de manière spontanée. Une controverse avec Félix Archimède Pouchet nait et s’intensifie. Elle se clôt plusieurs années après, en 1864, lorsque Pasteur prouve la véracité de ses propos lors d’une conférence à la Sorbonne. Alors qu’il poursuit ses études sur l’acidité du vin et de la bière, il met au point la méthode de pasteurisation. Très impliqué dans ses recherches, il fait preuve d’un autoritarisme mal accepté. Il voit alors son poste supprimé et se rend à Alès, en 1865.
Ses recherches sur les maladies infectieuses
À Alès, Louis Pasteur étudie les causes de la pébrine, maladie des vers à soie qui devient de plus en plus inquiétante pour les producteurs français. Durant quatre années, il s’efforce de trouver le moyen de mettre fin à l’épidémie avant qu’elle ne détruise l’industrie française de la soie. Il découvre finalement le caractère héréditaire de la maladie et met ainsi au point un système pour empêcher qu’elle ne se propage. Dès lors, Pasteur concentre toute son attention sur les maladies infectieuses.
En 1870, affecté par la maladie et l’abdication de Napoléon III, il n’en poursuit pas moins ses travaux. Il se consacre notamment à l’étude de la bière, comme pour clore ses recherches sur la fermentation. Après la publication de son ouvrage Études sur la bière et les conseils aux brasseurs, il tente d’entrer en politique. Bien qu’étant un homme impliqué et investi, sa candidature aux élections sénatoriales se conclut par un échec. La politique ne lui réussissant pas, il l’abandonne pour se pencher sur les travaux de Robert Koch et la bactérie du charbon.
L’invention du vaccin
Après sa découverte du staphylocoque en 1880, son intérêt pour les maladies infectieuses, les épidémies et les contagions redouble d’intensité. Largement inspiré par ses recherches sur la fermentation, Pasteur est convaincu que les maladies infectieuses trouvent leurs origines dans des microorganismes spécifiques. Il s’intéresse alors aux principales infections animales, à savoir le choléra des poules, le charbon des moutons et le rouget du porc. En collaboration avec Émile Roux, il découvre qu’après injection du microbe atténué du choléra aux poules, ces dernières n’attrapent pas la maladie. Elles finissent même par y résister. Il récidive donc sur un troupeau de moutons afin de les protéger du charbon. C’est une réussite, qui l’encourage à poursuivre sur cette voie.
Le vaccin contre la rage de Pasteur
Louis Pasteur s’attaque également à la rage. Après quelques expériences sur la salive et les moelles épinières infectées, il conclut que la maladie se situe dans le système nerveux. Il finit par obtenir, non sans mal, une forme affaiblie du virus, et malgré le succès des inoculations sur l’animal, il redoute de l’utiliser sur l’homme. Mais le 6 juillet 1885, lorsqu’un jeune Alsacien mordu par un chien enragé frappe à la porte de son laboratoire, Pasteur prend le risque. L’enfant est sauvé. De ce formidable succès naitra l’institut Pasteur, inauguré en 1888 et dédié aux recherches contre la rage et autres maladies. Homme actif et énergique, il refuse de prendre sa retraite et dirigera l’institut jusqu’à son dernier souffle. Il décède le 28 septembre 1895.
Les découvertes de Pasteur
Pasteur « dispose d’une première orientation donnée par Cagniard de Latour ; il la développe et montre que c’est en tant qu’être vivant que la levure agit, et non en tant que matière organique en décomposition ». Ces travaux bénéficient de la mise au point des premiers objectifs achromatiques dépourvus d’irisation parasite. De 1857 à 1867, il publie des études sur les fermentations. Inaugurant la méthode des cultures pures, il établit que certaines fermentations (lactique, butyrique) où on n’avait pas aperçu de substance jouant un rôle analogue à celui de la levure (ce qui avait servi d’argument à Liebig) sont bel et bien l’œuvre d’organismes vivants. Il établit la capacité qu’ont certains organismes de vivre en l’absence d’oxygène libre (c’est-à-dire en l’absence d’air). Il appelle ces organismes anaérobies. Sculpture à Lille, en hommage à Louis Pasteur, au lieu précis où il a effectué ses recherches qui mèneront à la compréhension de la microbiologie actuelle.
Ainsi, dans le cas de la fermentation alcoolique, la levure tenue à l’abri de l’air vit en provoquant aux dépens du sucre une réaction chimique qui libère les substances dont elle a besoin et provoque en même temps l’apparition d’alcool. En revanche, si la levure se trouve en présence d’oxygène libre, elle se développe davantage et la fermentation productrice d’alcool est faible. Les rendements en levure et en alcool sont donc antagonistes. L’inhibition de la fermentation par la présence d’oxygène libre est ce qu’on appellera « l’effet Pasteur ».
Microbes et vaccins
Bien que ses travaux sur les fermentations, comme on l’a vu, aient stimulé le développement de la théorie microbienne des maladies contagieuses, et bien que, dans l’étude des maladies des vers à soie, il ait fini par se ranger à l’opinion de ceux qui considéraient la pébrine comme « parasitaire », Pasteur, à la fin de 1876 (année où l’Allemand Robert Koch a fait progresser la connaissance de la bactérie du charbon), est encore indécises sur l’origine des maladies contagieuses humaines.
En 1877, Pasteur découvre le « vibrion septique », qui provoque un type de septicémie et avait obscurci l’étiologie du charbon ; ce microbe sera nommé plus tard Clostridium septicum. En 1880, il découvre le staphylocoque, qu’il identifie comme responsable des furoncles et de l’ostéomyélite. Son combat en faveur de la théorie microbienne ne l’empêche d’ailleurs pas de reconnaitre l’importance du « terrain », importance illustrée par l’immunisation vaccinale, à laquelle il va consacrer la dernière partie de sa carrière.
Biographie personnelle
Élève à l’École Normale Supérieure de Paris depuis 1843, Pasteur obtient son doctorat de physique et de chimie. La thèse qu’il présente sur la cristallographie est ainsi récompensée. C’est d’ailleurs dans ce domaine qu’il fait ses premières découvertes : il établit la relation entre la constitution des cristaux, tant sur leur forme que sur leur composition, et l’orientation de la lumière polarisée. Grâce à ses travaux, Pasteur sera considéré comme l’un des pères de la stéréochimie, domaine de la chimie étudiant la disposition spatiale des molécules et la manière dont celle-ci peut influer sur elles.
1848 : Pasteur est nommé professeur de physique
Après avoir présenté deux thèses en chimie et en physique, Louis Pasteur est nommé professeur de physique au lycée de Dijon. Dès l’année suivante, il enseignera à l’université de Strasbourg.
1854 : Louis Pasteur, doyen de l’université de Lille
Après avoir enseigné à l’université de Strasbourg, Louis Pasteur est nommé professeur de chimie et doyen de la nouvelle université des sciences de Lille. C’est là qu’il commencera à étudier le rôle des levures dans le phénomène de fermentation.
1855 : Pasteur commence ses recherches sur la fermentation
Alors professeur à l’Université des sciences de Lille, Louis Pasteur se penche sur les causes de la fermentation. L’un des rôles de l’établissement consiste en effet à régler certains problèmes rencontrés par les industries alimentaires de la région. Pasteur concentre alors toute son attention sur les levures présentes dans l’alcool. Il découvre qu’elles sont en fait des microorganismes responsables de la fermentation. Il poursuivra ses recherches durant des années, cherchant à résoudre les problèmes d’acidité du vin et de la bière. Il prouvera finalement que ce sont des bactéries qui en sont la cause et mettra au point le procédé de pasteurisation.
8 décembre 1862 : Pasteur est élu à l’Académie des sciences
Louis Pasteur est élu à l’Académie des sciences dans la section « minéralogie », à la place de Henri de Senarment.
7 avril 1864 : Pasteur s’oppose à la génération spontanée
Louis Pasteur présente le résultat de plusieurs années de recherche lors d’une conférence à la Sorbonne. Il démontre alors la fausseté de la théorie de génération spontanée. Celle-ci consistait à penser que certains êtres vivants, dont les microorganismes étudiés par Pasteur, naissaient de manière spontanée, simplement par l’alliance de facteurs externes et sans aucun recours à d’autres substances organiques. Or, en présentant ses travaux, Pasteur démontre que ces organismes sont issus de germes déjà existants. Le débat qui l’opposait au biologiste Félix Archimède Pouchet depuis 1858 est ainsi clos.
1865 : Naissance de la méthode de pasteurisation
Depuis près de dix ans, Pasteur étudie le processus de fermentation ainsi que les causes d’acidité dans le vin, la bière et le lait. Après avoir découvert que des microorganismes — ou bactéries — en étaient à l’origine, il propose une méthode pour les détruire : chauffer le liquide en question à une température minimum de 55 °C, le faire refroidir aussitôt. Le système de pasteurisation permettant la conservation alimentaire est né. Il permet, en outre, de préserver la qualité des produits.
7 juin 1865 : Pasteur étudie la maladie du vers à soie
Louis Pasteur se rend à Alès afin d’entreprendre des recherches sur la pébrine, maladie qui affecte les vers à soie. C’est alors toute l’industrie française de production de soie qui se trouve en danger. Après quatre années d’études, il mettra au point des moyens d’identification de la maladie et prouvera son caractère héréditaire. Ainsi, en sélectionnant les œufs de manière rigoureuse, il sera possible de mettre fin à l’épidémie.
1880 : Premières études sur la rage
Penché sur l’étude des maladies infectieuses depuis quelques années, Louis Pasteur s’efforce de trouver un moyen d’éradiquer la rage. Ses recherches, débutées suite à la mort d’un enfant, aboutiront à la mise au point d’un vaccin qu’il testera avec succès en 1885.
5 mai 1881 : Premiers vaccins sur un troupeau de moutons.
Depuis qu’il a permis l’éradication de la maladie des vers à soie, Pasteur se consacre au domaine de la médecine animale. Après avoir découvert l’existence de germes responsables de phénomènes pathologiques, il s’attaque à la maladie des ruminants : le charbon. Il propose alors d’injecter à tout un troupeau de moutons un microbe atténué de la maladie. Pour prouver la véracité de son système préventif, il utilise deux troupeaux différents. Le premier, qui reçoit le vaccin, et le second, sans injection. À tous il inocule la maladie. Le troupeau vacciné survit tandis que l’autre est décimé.
6 juillet 1885 : Pasteur soigne la rage
Louis Pasteur vaccine pour la première fois contre la rage un petit berger alsacien de 9 ans prénommé Joseph Meister. La vaccination est une réussite, l’enfant est sauvé. Fort de son succès, le biologiste réalisera plus de 350 inoculations en un an. Il profitera de sa renommée pour lancer une souscription qui permettra de créer l’institut qui porte son nom. Avec ses collaborateurs, Calmette, Roux et Chamberlan, il avait commencé ses recherches en 1880 et était parvenu, par la suite, à isoler les germes responsables de la rage.
14 novembre 1888 : Inauguration de l’Institut Pasteur
Le président de la République inaugure à Paris un centre de recherche sur les virus. Désiré par le savant français Louis Pasteur, l’institut est financé par une souscription internationale. Pasteur le dirigera jusqu’à sa mort en septembre 1895 et il y sera inhumé. Grâce à l’Institut Pasteur, de nombreux vaccins seront mis au point et plusieurs virus tels que le virus du Sida réussiront à être isolés.
28 octobre 1895 : Louis Pasteur s’éteint
Le père du vaccin contre la rage s’éteint, après avoir consacré une grande partie de sa vie à la médecine et au combat contre les maladies infectieuses.